
Je vous présente une série d’articles mettant en évidence la rhétorique trompeuse et de manipulation utilisée par les médias de toute nature. L’ensemble de ces articles fera l’objet d’une publication ultérieure. Elle complétera mon essai, discours sur les influences et les manipulations en Occident, disponible sur Amazon.
Aujourd’hui, je vous propose mon analyse d’un titre de ¨Philosophie magazine, Faut- il faire des compromis pour avoir la paix ?
Je vous invite à retrouver mon blog, www.abdesselambougedrawi.com.
L’ensemble de mes publications est disponible sur Amazon.Manipulation par des phrases interrogatives.
Par sa nature même, une phrase interrogative ne présente aucune certitude. On se contente de poser une question. Le procédé, à première vue, paraît légitime, approprié et dépourvu de mauvaise intention. Pourtant, c’est bien le contraire que l’on observe.
Lorsque les esprits sont codifiés
Dans une population dont l’univers mental a été restructuré au fil des décennies par une rhétorique retorse, l’interrogation se transforme en certitude. En effet, la répétition des phrases interrogatives les transforme graduellement en véritable affirmation. Si la phrase se présente bien sous forme de questionnement, le reste du propos revêt tous les attributs de la déclaration que l’on ne saurait contester.
Dans le cas de philosophie magazine, la question, Faut-il faire des compromis pour avoir la paix, induit un ensemble de réactions dans les esprits formatés.
1- En tant que nation souveraine, nous sommes menacés. En effet, en amont, toute une série de prise de position a conduit à l’exacerbation de la notion de souverainisme. Un souverainisme, s’il est légitime, se transforme en nation menacée par quelques ennemis tapis dans l’ombre des complots.
2- Même si elle est injustifiée parce que c’est une période de paix, ou parce que la guerre ne concerne pas la nation, en réaction aux manipulations des esprits auxquelles on a procédé auparavant, l’interrogation devient une affaire majeure et légitime.
À la forme interrogative que je décris, on pourrait ajouter la forme au conditionnel. Parfois, il y a combinaison des deux. Faudrait-il faire des compromis pour avoir la paix ?
Phrases interrogatives ou au conditionnel pour préparer les esprits
Lorsque, dans une nation on arrive à un stade donné dans lequel une loi particulière est promulguée, souvent, on oublie les étapes antérieures ayant conduit à son adoption. En exemple, lorsque l’on voudrait adopter une loi sur le changement de sexe dans un pays traditionnel, on procède par étapes. Dans une première étape des personnalités d’influence déclarent, jamais, dans notre pays nous ne permettrions le trans genre.
Par cette affirmation on induit dans les esprits et le mental des citoyens, non seulement l’existence du genre, mais encore la possibilité de le changer. Ensuite, dans des étapes ultérieures, on procède par phases supplémentaires. Je décris cela de manière précise dans ma prochaine publication.
Dans ce présent article, je n’opère pas à une critique du contenu de Philosophie magazine, mais bien à une explication de la manipulation par ce titre racoleur. Je voudrais simplement faire remarquer que, dans la parution en question, il s’agit de guerres qui se déroulent au Moyen-Orient et en Ukraine. Deux guerres dans lesquels l’Europe n’est pas concernée. Pourtant, on pose la question comme si la Russie envahissait la France, ou encore que le Moyen-Orient se trouvait au centre de l’Europe. Ceci résulte d’au moins deux facteurs :
– La persistance d’un esprit de colonisation. Tout conflit, aussi loin peut-il être, devrait être réglé par la France. On eût dit que d’immenses territoires lointains sont encore sous contrôle français.
– Une recherche incessante de conflits. Ceci a été décrit de façon magistrale par Jean-Jaurès.
Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage. Messieurs, il n’y a qu’un moyen d’abolir enfin la guerre entre les peuples, c’est d’abolir la guerre entre les individus, c’est d’abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie, qui aboutit à la lutte universelle sur les champs de bataille, un régime de concorde sociale et d’unité.
Discours à la chambre des députés de l’Assemblée nationale le 7 mars 1895
J’espère qu’à travers mes analyses, mes articles et mes essais, j’aurais contribué à vous proposer une vision différente des défis de notre époque.
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